Conservatoire national des arts et métiers
Architectures des systèmes informatiques
CHAPITRE 9
Sur la normalisation
Année 2002-2003

Suite N°1...

9.3 LA CERTIFICATION

Elle est une garantie fournie par un organisme, a priori neutre, de ce qu'un appareil, un produit ou même une organisation satisfait les exigences d'une norme. En France, la certification des produits est donnée par l'AFNOR. Pour la première fois, en 1992, l'AFNOR a donné à des logiciels la marque NF qui est son moyen de certification. Il s'agit de produits de messagerie conformes à la norme X 400. L'appellation est NF TI X400, TI pour technologies de l'information. D'autres domaines sont les annuaires et les transferts de fichiers.

Le cheminement a été le suivant :
Sur la norme X400, niveau 7 du modèle ISO, le CEN a d'abord défini deux profils d'applications : ENV 41 201 et ENV 41202. Ces profils ont été francisés par l'AFNOR sous les références Z 71 201 et Z 71 202.
La certification est donnée après tests par un laboratoire faisant partie du réseau européen. On dit parfois abusivement que ce laboratoire délivre la certification.

9.4 LA NORMALISATION EN EUROPE

La normalisation en matières d'information et de télécommunications répond au schéma ci-dessous extrait de la référence en bibliographie :

Suisse : SEV Schweizerischer electrotechnischer verein.

SIGNIFICATION DES SIGLES :

SOG: SOGITS et SOGT Senior official group, ces deux groupes rédigent les mandats transmis à l'ISTC en vue de définir une nouvelle norme.
EN : norme européenne, européenne ET nationale pour chacun des pays.
HD : document de rang inférieur à une EN, il est établi pour un temps limité.
ENV: norme européenne provisoire, son application est facultative dans les pays, elle est limitée en durée de vie à 5 ans.
ED : Ewos document, il est le document préparatoire préparé par l'Ewos et soumis au CEN CENELEC qui le transmet aux instances nationales pour instruction.
ETG: Ewos technical guide.

9.5 QUELQUES NORMES DE BUS

Ce paragraphe a pour objet de faire saisir la variété de la normalisation et de la complexité qui en résulte, et il est loin d'être exhaustif. L'exemple est le bus habituellement nommé CAMAC pour Computer Aided Measurement Control.

 
Nom usuel Description Organisme Usage
583 CAMAC carte mère de base d'un bus intégré pour l'instrumentation un seul panier Esone acquisition et
commande en temps réel
595 CAMAC schéma de connexion série, jusqu'à 62 paniers Esone
NIM
id. grands systèmes répartis
596 CAMAC schéma de connexion parallèle jusqu'à 7 paniers Esone
NIM
id. grands systèmes compacts
675 CAMAC addendum à IEEE 583 pour cartes mères multiples dans un panier Esone

NIM

id. avec insertion de traitements
683 CAMAC algorithmes d'implantation de transferts de blocs, grand débit Esone
NIM
id. hautes performances
726 CAMAC extension de basic pour le temps réel Esone
NIM
systèmes interactifs
758 CAMAC jeu de sous programmes standards pour langages de haut niveau Esone
NIM
portabilité d'application sur d'autres machines
CAMAC : Computer aided measurement control

Autres normes anciennes et récentes :
 
Numéro Nom usuel Description Org. Usage
488
P.488.1
GPIB spécifications de base électronique, mécanique et fonctionnelle IEEE instrumentation
automatismes
P.488.2 GPIB
complément
jeu limité de règles de structuration des messages IEEE --id--
696  S100 bus classique pour systèmes à microprocesseur MITS microprocesseur
728 GPIB jeu de règles de syntaxe pour structurer les échanges entre produits IEEE compatibilité
P896 FUTUREBUS bus à hautes performances indépendant des processeurs et des fabricants IEEE le fin du fin, mais l'utilisera-t-on ?

REMARQUE : la normalisation ne porte pas que sur les dispositifs matériels ou les protocoles. Les langages et les systèmes d'exploitation peuvent aussi être normalisés. C'est le cas depuis longtemps de Cobol normalisé par l'Ansi. C'est le cas non résolu encore du système Unix et des autres systèmes d'exploitation. Unix est disponible en deux versions majeures :

BSD 4.2, de Berkeley software distribution, lié à l'université du même nom,
System V 3.2.1 (en mars 1989), de l'auteur initial ATT,
Les autres sont des quasi Unix (Unix-like) au gré des fabricants d'ordinateurs comme Xenix de Microsoft, AIX (advanced interactive executor) d'IBM, etc.

L'apparition en 1995 de Linux, sorte de nouvel Unix créé par un étudiant finlandais, considérablement enrichi par d'innombrables bonnes volontés et gratuit, n'a pas simplifié le tableau.

9.6 EXEMPLE DE CONSTRUCTION PROGRESSIVE DE NORMES : les cartes PCMCIA.

Ces cartes sont nommées aujourd'hui PC Card. La parution étalée dans le temps de leurs éléments de normalisation, les errata relativement nombreux font ressortir l'aspect progressif du processus. Les erreurs et reprises dans la construction de ces normes illustrent le fait que les normes apparaissent rarement en une fois comme un édifice achevé.

L'exemple présente l'intérêt supplémentaire de normes écrites au départ par deux organismes privés :

On donne ci-dessous le nom et la version, sous les deux dénominations quand il y a lieu et le contnu principal.

Juin 1990 - PCMCIA version 1.0, JEIDA 4.0
.spécifications physiques et électriques pour les cartes de mémoire seules;
.métaformat dit structure d'information de la carte (card information structure ou CIS).

Septembre 1991 - PCMCIA version 2.0, JEIDA 4.1
.interfaçage d'entrée et sortie;
.support pour les cartes de mémoire à double voltage;
.spécifications d'environnement et méthodes de test;
.spécification du connecteur.

Novembre 1992 - PCMCIA version 2.01
.interfaçage de cartes disques (PC Card ATA);
.format de Type III;
.spécifications de services;
.amélioration du service de connexion.

Juillet 1993 - PCMCIA version 2.1, JEIDA 4.2
.amélioration du service de connexion;
.amélioration des spécifications physiques et électriques.

Février 1995 - «Standard PC Card» première édition.
.commande de l'interface bus maître 32 bits (CardBus);
.gestion de la basse tension, 3,3 V;
.gestion de puissance;
.gestion de l'accès direct à la mémoire (Direct Memory Access ou DMA);
.cartes à fonctions multiples;
.spécifications de compatibilité plus strictes.

Mars 1995 - Errata de l'édition précédente

Mai 1995 - «Standard PC Card» deuxième édition.
.errata sur les chronogrammes de mise sous tension et hors tension.

Novembre 1995 - «Standard PC Card» troisième édition.
.interfaces;
.adressage indirect.

Mai 1996 - Mise à jour de mai 1996.
.errata;
.spécifications de l'interface vidéo (Zoomed Video ou ZV);
.«flash translation layer» (FTL)

Mars 1997 - «Standard PC Card» de mars 1997, première édition.
.gestion de l'énergie;
.extension ISDN, etc.

.Questionnaire

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